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Cecilia Bartoli, une Desdémone toutes griffes dehors

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Absente des Opéras français depuis 1990, la soprano a illuminé l’«Otello»de Rossini, lundi à Paris.
Cecilia Bartoli en mai 2013, à Salzbourg. (AFP)
publié le 9 avril 2014 à 18h36

Le festival Rossini proposé par le Théâtre des Champs-Elysées s'est ouvert en fanfare, lundi soir, en accueillant la production signée Patrice Caurier et Moshe Leiser, pour l'Opéra de Zurich, de l'Otello de Rossini. L'œuvre est peu donnée, car difficile à distribuer vocalement, avec ses trois ténors à la couleur et au style différents dans les rôles d'Otello, Rodrigo et Iago. Mais cet Otello marque surtout le retour de Cecilia Bartoli dans une production scénique à Paris, vingt-quatre ans après sa dernière apparition dans les Noces de Figaro, à l'Opéra-Bastille. Seule différence avec la production présentée à Zurich et qui vient d'être publiée en DVD, le chef et l'orchestre, remplacés, avenue Montaigne, par Jean-Christophe Spinosi et son Ensemble Mattheus.

Passion. Ceux qui ont encore à l'oreille le Rossini d'un Claudio Abbado risquent de s'évanouir dès l'ouverture tant l'Ensemble Mattheus, qui joue sur instruments anciens, sonne court, rythmiquement brouillon et faux. Mais c'est le choix de Cecilia Bartoli, autant pour des raisons musicologiques que pratiques, sa voix d'une puissance relative ayant du mal à s'imposer avec des orchestres plus lourds jouant sur instruments modernes. Si le diapason à 430 Hz peut excuser l'intonation fluctuante des hautbois, cor ou flûte, on s'explique moins les décalages rythmiques permanents, hormis lorsque Cecilia Bartoli chante et que l'orchestre se cale subitement sur sa pulsa