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Celtique

Krismenn et Alem, Breizh beatbox

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Le duo, qui mêle tradition bretonne et multivocalisme, est au programme de plusieurs festivals.
publié le 16 avril 2014 à 18h06

Difficile de résister à ça. Comme aux Vieilles Charrues en juillet dernier ou à Babel Med à Marseille le mois dernier, le public nantais d'Eurofonik a été ébahi par la prestation de Krismenn et Alem le week-end dernier. Krismenn commence a cappella, en breton, un chant à danser (kan ha diskan) ou une complainte (gwerz). Il est rejoint par Alem au beatboxing, cette discipline de la culture hip-hop qui consiste à imiter avec la bouche des instruments ou des bruits.

La virtuosité du jeune Lyonnais est stupéfiante, il émet une polyrythmie de batterie qui semble surnaturelle. Krismenn, lui aussi beatboxer, le rejoint avant qu'Alem ne se mette à répondre en breton aux phrases de son complice : c'est le principe du kan ha diskan. Et le public continue à danser la gavotte en cercles harmonieux.

Fest-noz. Christophe Le Menn, dit Krismenn, a 33 ans. A 16 ans, explique-t-il, il fréquente les fest-noz (fête de nuit), «à l'époque d'Ar Re Yaouank, le groupe qui y a ramené les jeunes». Un soir, il découvre le kan ha diskan des frères Queré, un moment qui fait basculer sa vie. «Je faisais du rock, comme tous les ados, et cette façon de chanter m'a obsédé, j'ai voulu en savoir plus.» Mais pour chanter en breton, il faut apprendre la langue. «Mes grands-parents parlaient breton, pas mes parents. C'est le cas de figure type des gens de ma génération.»

Il s'inscrit aux cours optionnels au lycée,