Avec sa voix de Sinatra trépassé meets Dinosaur Jr, teinté de Cash mourant, le macabre Micah P. Hinson, que nous cultivons depuis un certain And The Pioneer Saboteurs 2010, dont ressortait en grâce le miserere Dyin' Alone («Je n'ai pas peur de mourir/ La seule chose qui m'épouvante/ C'est l'idée que j'aurais pu ne t'avoir jamais connue…»), Micah croise dans les eaux troubles de Daughn Gibson, un de nos pub crooners country bizarres favoris, entre Richard Hawley cuit et Michael J. Sheehy sobre au pire.
Eraillé (The Life, Living, Death and Dying, of a Certain and Peculiar L.J.Nichols), faussant et chevrotant à souhait, piqué de reflux punk (How Are You Just a Dream, l'attaque cintrée), le cas Hinson, d'après la nouvelle parution, sent l'hérédo-white trash lunatique (Lunar Caustic). D'un instant à l'autre, le déviant vire Hoppalong Cassidy tordu (The Same Old Shit): banjo en joue, hootenanny et quadrille fiddle, les yahoo hic-uppés Delivrance ne sont pas loin. Jusqu'à la guimauve Gran'Ole Opry, salamalecs de tabernacle à la clé, du côté papelard des Wovenhand. «Merde à Dieu», nous dit une fois pour toutes Rimbaud enfant (qui, en termes de précellence îvre, prend certes le pas sur tous les Hinson ou David Eugene Edwards binaires illuminés).
Gnôles dures. Du