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Disquaire Day victime des éditions illimitées

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Loin de l’esprit originel, la 4e édition de la fête du vinyle est dévoyée par les labels.
En décembre chez Ground Zero, disquaire indépendant dans le Xe arrondissement de Paris. (Photo Raphael Dautigny)
publié le 17 avril 2014 à 22h36

Comme pour la Fête de la musique, il est temps de s’interroger sur le quatrième Disquaire Day qui se tiendra demain.

Chaque année depuis 2011 en France, les magasins de disques indépendants qui ont survécu à la chute des ventes (et ceux qui sont nés depuis) proposent des vinyles en édition limitée, créés pour l’occasion. Et, du coup, de nombreux labels - indépendants comme majors - profitent de l’agitation médiatique enjouée pour refourguer tout ce qu’ils peuvent.

Conséquence et moteur grand public de la frêle renaissance du disque vinyle en lieu et place du mal aimé CD, le pendant hexagonal du Record Store Day américain (lancé en 2008) est organisé par le Calif, une structure qui soutient la création de magasins. Il ajoute cette année des concerts (surtout à Paris) à quelque 250 disques labélisés pour l’occasion, dont pas mal de références qui s’éloignent de l’esprit originel au milieu de beaux disques travaillés (un coffret LCD Soundsystem, un 45-tours inédit de Charlotte Gainsbourg, un Aznavour oublié…). On listera ainsi parmi les vilains canards un album de Bob Dylan déjà dans le commerce, ressorti avec comme argument un vinyle de couleur rouge, ou une tripotée de disques qui pourraient être réédités n’importe quand : Deep Purple chez Warner, Aerosmith, 311 et MGMT chez Sony, Sam Cooke chez Universal, ou un Johnny Cash déjà republié en 2002 chez Harmonia Mundi…

«Il faut qu'on fasse attention à ces sorties, effectivement, explique David Godevais, le directeur du Cal