Menu
Libération
Portrait

Florent Marchet, mis sur orbite

Article réservé aux abonnés
Présent au Printemps de Bourges, sa ville natale, le chanteur français multiplie les personnages et impose sa pop perchée.
publié le 22 avril 2014 à 18h06

On l'avait quitté en dandy minet moustachu à débardeur jacquard pour son précédent album. On le retrouve en tenue pailletée de pseudo-cosmonaute pour mettre en orbite, via claviers, synthés et boîtes à rythmes 80's, son nouveau disque. Un cinquième recueil de chansons pop perchées, de très haute tenue, qui prend de l'altitude pour conter avec une poésie navrée à la Houellebecq la vie ici-bas, voire la place de l'homme dans l'univers. Vaste entreprise, convenons-en. Son premier disque, paru en 2004, était de veine nettement plus naturaliste, qui sentait bon la terre de son Berry natal. Des origines campagnardes qui le font vénérer Murat pour «son côté paysan qui s'assume». En 2007, il narrait le vagabondage d'un homme dans une ville imaginaire à la manière d'un roman musical tout bonnement bluffant. Il modère : «J'allais à reculons défendre cet album. C'était une réelle souffrance. Je ne me sentais pas au bon endroit car je ne convoquais ni l'interprète ni le personnage. J'étais le gars de tous les jours, qui est timide. Impensable aujourd'hui.»

Ces présentations faites, c'est dire si les multiples personnages joués par Florent Marchet et qu'il incarne sur scène brouillent les pistes sur l'identité de leur géniteur. Car, si son chant, un rien nonchalant, peut lui conférer un air d'Alain Souchon indie - en nettement plus barré - le mignon n'est nullement le chanteur un rien lisse que d'aucuns voudraient deviner. Il dit : «J'aime partir à l'aventure, pousse