Ce fut l'un des plus palpitants électrochocs du festival Banlieues bleues de Pantin (Seine-Saint-Denis). Après la mise à feu française de la mixture mystique du groupe de São Paulo, Metá Metá, l'autre relais broyeur de chapelles s'identifiait sous le nom d'Orchestre tout puissant Marcel Duchamp (OTPMD). Deux références en un même nom, entre échos transes d'Afrique de l'Ouest et ruptures conformistes chères au père des ready-made, que le sextet digère dans une mosaïque pop instinctive. Le groupe est venu de Genève au début du mois, non pour le «vernissage» (comme on dit là-bas) mais pour le «lancement» de son nouvel album, précisait, en joignant le geste à la parole, le batteur écossais du groupe, Wilf Plum, sur la scène de la Dynamo des Banlieues bleues. Rotorotor, finalement bien atterri dans des bras chanceux parmi le public ce soir-là, fit décoller les étiquettes et les semelles des danseurs.
Xalam. On ne sort donc pas indemne d'un concert de l'OTPMD, dont la force de frappe afro-transe-urban-punk secoue joyeusement les sens. Si le titre-palindrome de l'album, double clin d'œil au créateur des Rotoreliefs, enfonce encore le clou conceptuel entre esprit dada ouvert à toute collision et penchant pour les formations africaines telles l'orchestre de rue trad-electro de Kinshasa, Konono no1, ou le Poly-rythmo de Cotonou, Rotorotor permet au groupe genevois de franchir un nouveau cap, grâce à l