Pour résumer cette 38e édition du Printemps de Bourges, qui s'est achevée hier soir, on aurait pu choisir de parler de Détroit, qui a donné jeudi son deuxième concert dans le Cher après une date inaugurale le 11 avril à Clermont-Ferrand. Soit le retour à la scène de Bertrand Cantat avec son compère-complice-ami Pascal Humbert, dont la prestation sous le grand chapiteau a charmé certains spectateurs et en a agacé d'autres. Les premiers argueront que retrouver le chant du Bordelais iconique et son énergie sur scène était bouleversant. Le climax du set étant atteint avec les reprises de Fin de siècle et de Tostaky, hymnes totems de feu Noir Désir, devant un public chaviré par le son musclé de trois guitares. Les détracteurs du chanteur - très minoritaires - estimeront que ce retour n'apportait rien sur le plan musical, sinon de la nostalgie.
On aurait aussi pu citer la ravissante prestation de Cascadeur, casqué comme d'habitude mais cette fois accompagné de quatre musiciens encagoulés en catcheurs pour élever son sublime deuxième album, Ghost Surfer, jusqu'aux cimes de la chanson electro-rock. On aurait enfin pu faire partager, au choix, la découverte des minots de The Strypes (17 ans de moyenne d'âge), rockeurs irlandais à la maturité bluffante, ou la prestation nocturne des Anglais de Tindersticks à la cathédrale Saint-Etienne, le lieu ajoutant une dimension liturgique à la spiritualité profane des compositions du chanteur Stuart Staples e