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Rock

Timber Timbre : «On préfère faire parler les sons»

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Rencontre avec les deux hommes clés du groupe canadien pour la sortie de «Hot Dreams», nouveau CD nostalgique aux accents West Coast, inspiré par le cinéma.
Timber Timbre, alias Taylor Kirk (assis) et Simon Trottier. (Photo Jeff Bierk)
publié le 29 avril 2014 à 18h06

Il y a un délicieux soupçon de nostalgie dans Hot Dreams, dernière escapade des Canadiens errants de Timber Timbre. Mais, surtout, l'écho cathartique d'une mélancolie West Coast au plus près, au plus touchant. Langoureuse, fiévreuse, vénéneuse, mais en rien malheureuse. Leur chromatique folk vintage flotte entre langueurs noires et frissons gris. Tel un film Super-8 colorisé après coup, où l'on devine la pellicule dérouler une image saccadée mais harmonieuse. C'est qu'il fait à la fois sombre et lumineux dans ce disque cinématographique, hors champ, hors norme, hors cadre. Argentique à souhait. Un crépuscule sonique aimante une adhésion étrange. Parce que son esthétisme parvient à singer des mélodies ou des arrangements mielleux pour ne rien lâcher sur la crête d'un désir de raideur radicale ? Pour le cinquième album - le troisième disponible en France -, Timber Timbre est donc parti à la chasse aux fantômes avec un filet à papillons. Ce qui confère une coloration singulière à un album serpentant - ou se lovant, selon les pistes - entre folk hanté, rock tordu, gospel-soul trituré.

Histoire de décrypter les méandres d'une réussite troublante, on a posé sept questions différentes à chacun des deux hommes clés de Timber Timbre. Taylor Kirk, homme-tronc du groupe à la sève rêche, et Simon Trottier, dont les feuilles bourgeonnantes de guitariste et producteur font de Hot Dreams un disque de printemps idéal.

Pour enregistrer l’album, vous avez frayé au National Music Centre de Calgary, où se trouvait une foultitude de claviers. Cela relève-t-il d’un désir de renouer avec des objets d’hier ?

Simon Trot