Un peu de tenue, bon sang. C'est ce que nous dit d'emblée l'inconnu au long cours Jace Everett (1), sur l'air engageant de (Wanna Do) Bad Things ? Le déhanchement gloussé à la clé accuse son style, son école, son âge rock (and roll - voire a billy) : fifties toute, Elvis 1er et à jamais. Celui dont les Beatles, par la voix de leur patriarche prolo anglais, disaient une fois pour toutes : «Rien n'a jamais vraiment existé, avant Elvis Presley», mesmérise et auréole Bad Things d'emblée.
Le King donc, revu Vega de néon peut-être ; témoin la syncope white trash tremblée de Burn for You. Lignée Reverend Horton Heat, comme ailleurs, avant, tels I Gotta Have It, saucé d'harmonica rhythm'n' blues pour joint enfumé, ou Mr Good Times country boogie parent. Halètement épileptique, idem l'accord accroche-cœur de guitare twanguée, tempo à peine percuté (bords de caisse - ou presque rien de contrebasse sans batterie, à la régulière western Mystery Train), mauvais genre de principe, moue à castagne de drive-in amerloque éméché, gourmette et miaulements griffés demi-caisse… Le lecteur, au fond, n'a pas à s'en faire. Si son goût a pu se trouver en accord avec le nôtre au fil du temps, il n'a qu'à suivre aveuglément, au jour le jour, pour s'y retrouver toujours au même point.
Imbibés. Ainsi, superlativement, à l'écoute du grandiose No Place to Hide maison, qui n'est pas un slogan