Une silhouette de dandy, une mèche rebelle, un visage poupon et une bouche qui se déforme sous la torture du blues qui l'habite. Bretelles et pantalon trop court, Bror Gunnar Jansson ôte toujours ses chaussures en arrivant sur scène, avant de s'installer devant un attirail taillé sur mesure. Rien de clinquant. Une guitare électrique «pas chère» sur laquelle figure une inscription au Dymo collée en haut du manche : «Death where they sting» («La mort où elles piquent»). Une ficelle est attachée au manche pour pouvoir l'accrocher à son mur. «Pas de Gibson ou de Fender, je n'aime pas ces sons-là.» Pour lui, les groupes de référence seraient plutôt «National et Harmony».
Triptyque. Sur scène, Bror rentre dans la peau d'un homme-orchestre en utilisant son étui de guitare, sur lequel il a placé une pédale de grosse caisse, mais aussi une caisse claire, un charleston bricolé et, derrière lui, un décor style triptyque avec un papier peint pouvant dater des années 50. A chaque fois, Bror («frère» en suédois) Gunnar Jansson s'entoure de son petit monde qu'il trimballe partout. Au rythme d'un swamp des plus crus, il gueule ses paroles sur une mélodie qui vous replonge les deux pieds dans les champs de coton.
Originaire de Lerum, petit village du nord de Göteborg, le jeune homme de 27 ans est né dans la musique, puis bercé au blues, avant de faire tout le trajet seul vers les origines d'un style qui lui arrache les t