Le Rock'n roll Circus est terminé, no more heroes, la déferlante numérique a balayé les groupes cultes de l'ère analogique en saturant nos oreilles de musique liquide produite par des wanna be interchangeables, mimant la grande époque définitivement révolue…
C'est ce que l'on commençait à croire, presque résignés, avant de retrouver le Brian Jonestown Massacre sur la scène du Bataclan, à Paris, mercredi soir. Le collectif hippie geek à géométrie variable, toujours emmené par son fondateur et unique membre permanent Anton Newcombe, était venu défendre devant le public parisien son nouvel album Revelation. Le 14e à ce jour, si l'on compte bien, en près d'un quart de siècle de trajectoire chaotique et passablement défoncée. C'est surtout incontestablement le meilleur des albums du groupe californien, en acceptant que l'intégrité artistique de Newcombe et le retour quasi-intégriste à un rock saturé de guitares et de boucles psychédéliques l'emportent sur l'envie de stricte nouveauté sonique.
Shoegaze habité
Au Bataclan, la foule étonnamment jeune et entièrement acquise à la cause d'un groupe définitivement culte, était évidemment venue voir le phénomène de foire Anton Newcombe. L'antihéros irascible et imprévisible, toujours entre deux stases alcoolisées ou illicites, allait-il insulter public et musiciens jusqu'à sauter dans la fosse en faisant des moulinets avec son pied de micro comme aux temps héroïques contés par le