Au panthéon des compositeurs de bandes originales, on trouve des légendes comme Bernard Herrmann, le complice d'Hitchcock, Ennio Morricone, l'auteur des airs les plus obsédants du western (dont Il était une fois dans l'Ouest), John Barry, le spécialiste des James Bond (de nos jours remplacé avec succès par David Arnold), mais encore Danny Elfman, compositeur indissociable de Tim Burton. Sans compter des hurluberlus comme Randy Newman, passé du film Ragtime aux longs-métrages d'animation des studios Pixar, et, plus près de nous, le Français Alexandre Desplat, qui s'exporte avec succès aux états-Unis (à son crédit, les récents Monuments men, The Grand Budapest Hotel, Godzilla…). À quelques jours du Festival de Cannes, on s'est posé la question: à quoi ressemble la musique de film aujourd'hui, dans l'Hexagone? Réponses et rencontres.
Intermédiaires
Une petite révolution bouleverse le milieu depuis plusieurs années: l'apparition des intermédiaires. Des agents qui placent leurs compositeurs; des éditeurs en charge d'un catalogue musical; et des superviseurs qui gèrent toute la musique d'un film. Ces trois catégories sont curieusement perméables, et certains cumulent les casquettes: des agents ou des labels sont aussi, parfois, superviseurs. «Tout le monde se presse vers le cinéma, il y a de plus en plus de copinage», résume Jean-Michel Bernard, compositeur (1). Pour se sortir de cet imbroglio et clarifier leurs choix, les studios organise