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portrait

Anton Newcombe, il a arrêté le massacre

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Ce chanteur déjanté a survécu aux expériences les plus extrêmes et sort le XIVe album du groupe The Brian Jonestown Massacre.
(Photo Mathieu Zazzo)
publié le 25 mai 2014 à 18h06

Il a grossi et contient mal un bourrelet dans des fringues qui, elles, n'ont visiblement pas changé. Il a toujours ces cheveux filasse qui semblent frottés à la bière et qui ont seulement viré au gris par endroits. Son rire n'a pas bougé non plus : bizarrement haut perché, il ressemble à celui d'une ado américaine devant un film avec John Travolta. Et pourtant, c'est une tout autre personne qui, ce jour-là, s'est affalée dans un canapé devant nous, prête à «répondre à toutes les questions, mêmes les plus connes», sur sa «vie d'avant» et celle d'aujourd'hui. C'était comme si le gentil jumeau d'Anton Newcombe avait pris la place du type fou furieux que l'on avait interviewé une première fois en 2008.

A l'époque, l'Américain venait d'avoir 40 ans et sortait un nouvel album de son groupe à géométrie très variable, The Brian Jonestown Massacre. Intitulé qui vient d'un jeu de mots noir entremêlant la mort du premier guitariste des Rolling Stones et celle de plus de 900 fidèles du pasteur Jim Jones à Jonestown, Guyane britannique, en 1978. C'était surtout son premier disque depuis la sortie de Dig ! en 2004, un documentaire culte mais accusé d'avoir trafiqué la réalité, qui raconte les carrières parallèles de deux groupes frères: les mignons de Dandy Warhols et les incontrôlables de Brian Jonestown Massacre. Ces derniers se battaient sur scène et s'entassaient dans une maison enfumée, mais ils avaient le talent musical pour eux.

Anton Newcombe, génie déchir