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musique

Les trompettes de la renommée

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La génération de groupes altermondialistes apparus dans les années 90, héritiers du punk festif, continue d’arpenter les scènes, discrètement mais sûrement.
publié le 27 mai 2014 à 18h06

Ils ont disparu ou presque du paysage médiatique, mais ils continuent d’arpenter la France, en remplissant les salles - grandes ou petites. Les Ogres de Barback font partie d’une génération de groupes français qui semblent inusables, indépendants par principe, autonomes par habitude.

Tangente. Lorsqu'elle a débarqué dans le paysage musical français au milieu des années 90, la fanfare a profité d'une scène déjà bien structurée, qu'on disait alors «alternative». Dans les années 80, le rock français avait déjà enfanté une génération foisonnante de groupes (Bérurier noir, Ludwig Von 88, Dogs, la Souris déglinguée, le Cri de la mouche, Parabellum, les Sheriff…) qui prenaient la tangente des productions trop arrondies par les petits calculs de l'industrie du disque. Cette génération-là a créé des labels (Bondage, Gougnaf, Eurobond Records), ouvert des squats (l'Hôpital éphémère à Paris), joué pour des radios encore un peu libres et éduqué un public qui se reconnaissait dans cet héritage punk fêtard. Puis le début des années 90 a sonné la fin de la fête. Certains groupes, comme les VRP, ont mal vécu d'être trop visibles, tandis que d'autres, dont la Mano Negra, furent absorbés par de gros labels. Jusqu'à ce qu'une nouvelle vague vienne relancer l'idée d'indépendance. Debout sur le zinc, les Hurlements d'Léo, puis la Rue kétanou, préféraient, eux, l'option variété française et l'accordéon à la guitare électrique, ils se montraient aussi