Jusqu’ici tout va bien du côté de Nîmes. Le festival This is not a Love Song, deuxième édition, a ouvert, jeudi, la saison des manifestations rock de la meilleure manière. Lovée en bordure d’un petit aérodrome, la scène de musiques actuelles de la Paloma accueille pour trois jours une sidérante affiche indie. Soleil, petit vent, prix très doux, ateliers sans merchandising à la clé et, surtout, bonne musique ont mis en ce premier jour les festivaliers d’humeur quasi béate.
Sur la scène extérieure, les Anglais de Temples séduisent d’emblée avec leurs mélodies psyché. Tout est en place, pointu, équilibré, gracieux. Trop propre aussi, avec des ficelles de virtuosité qui finissent par sauter aux oreilles. Le chanteur s’agace à plusieurs reprises de la passivité du public mais avec Temples on cherche d’abord à comprendre une carte sonore aux références trop nombreuses. Et voilà que débarque sur la scène intérieure la très haute énergie de Man Astro-man? Pour attaquer, trois morceaux toutes cordes hurlantes sans la moindre parole, avec un batteur joufflu et grimaçant obligé de quitter un instant ses fûts tant la syncope le guette. Le guitariste binoclard se roule parfois au sol, le manche dressé. Jouissif et efficace.
Très attendu par les fans éplorés de Sonic Youth, son guitariste Lee Ranaldo accompagné du fidèle Pete Shelley à la batterie nous glisse quelques confidences: «Sonic Youth, on n'a jamais dit que c'était terminé. Remonter ensemble sur scène cette année sera difficile