Ils se sont confrontés comme des gladiateurs pour finir par ne faire qu'un. Les quatre groupes qui forment la Colonie de vacances ont donné l'un des spectacles les plus atypiques et stimulants des douzièmes Nuits sonores, ce vendredi soir.
Cette nuit devait combler une après-midi ensoleillée mais un peu fade de musique au pied de la Sucrerie, sur les quais de la Saône (Konstantin Sibold en mode «je remets le son», Octopus Project sans folie). Et elle a fait son job façon puzzle dans les trois halls de l'ancien marché de gros, tout en béton épuisé et poutres rouillées, qui donnaient à la fête cet aspect rave que les Nuits sonores ont toujours cultivé en s'installant dans les multiples friches de Lyon au fil de la restructuration des quartiers.
La scénographie globale était au passage des plus réussies, avec des lumières qui habillaient l'architecture fonctionnelle et bizarrement légère des halls, des cheminements teintés d'orange et de longs murs de projections qui fonctionnaient comme des fenêtres ouvertes sur le reste du monde, là-bas au loin. Plus que jamais, les Nuits sonores se rêvaient en bulle électronique resserrée sur cette presqu'île que forme la confluence de la Saône avec le Rhône. Ce quartier est un gros enjeu pour la municipalité en ce moment, et le festival est aussi un outil politique bien concret dans ce sens.
Carcasse fantomatique
L'Américain Oneohtrix Point Never a trouvé une carcasse fantomatique qui faisait merveilleusement écho à sa techno vrillée, faite de ruptures, de suspensi