Pas d’essoufflement ni de fausses notes à Nîmes au deuxième jour du festival rock indie This is not a Love Song. Tard dans la soirée, vendredi, le vent s’est levé à point nommé, des éclairs ont zébré le ciel... Et les furieux Black Lips ont envoyé des bières aux pogoteurs pour éponger du son graisseux. Les gars d’Atlanta entrecoupent les morceaux d’une raillerie à Johnny Hallyday, d’un clin d’oeil à Dutronc et de force rasades de Bourbon.
On les avait rencontrés juste avant dans leur loge pour parler de la vie, la leur en fait, qui consiste à tourner six mois par an, puis «à asseoir son cul devant la télé et à jardiner le reste du temps» pour Jared Swilley (basse et chant). Mais à la fin du set, c'est le guitariste-chanteur, Cole Alexander, qui s'est défroqué pour saluer le public, postérieur à l'air.
On saluera ici la grande science rock du directeur artistique, Fred Jumel, et du programmateur, Christian Allex, qui ont eu le bon goût d’enchaîner avec avec le surpuissant Ty Segall et son trio chevelu. En une grosse heure, le jeune stakhanoviste californien a déversé un tsunami sonore des plus excitants. A la batterie, une brune filiforme tout en noir frappe comme sur une forge puis se réapprête entre chaque morceau. Ty Segall, lui, déverse ses torrents de notes garage-psyché sans se départir d’un sourire de bébé repu. Jubilatoire de bout en bout.
Des barbes, des cuivres, des cordes, de l’accordéon
Beaucoup plus doux, l'après midi avait débuté avec les somptueuses mélopées des texans de Midlake, très bien en place malgré