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Libération
Lyrique

Gubisch se démultiplie dans Berio

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La mezzo française publie un enregistrement des «Folk Songs» du compositeur italien, qu’elle chante mercredi à Paris.
Nora Gubisch. (Photo DR)
publié le 2 juin 2014 à 18h06

Elle appelle au téléphone à minuit, donne rendez-vous dans un troquet et porte jean et cuir, en vraie Parisienne. Difficile pourtant de faire plus cosmopolite que Nora Gubisch : famille allemande du côté du père, catalane du côté de la mère, avec des ramifications au Honduras, au Guatemala et des racines mayas. A cela, il faut ajouter une carrière qui, depuis vingt ans, l’entraîne du Musikverein de Vienne au San Francisco Opera en passant par les Proms de Londres, la Scala de Milan et l’Avery Fisher Hall de New York.

Carmen. Son nouveau CD, comprenant les Folk Songs de Berio, des mélodies de Manuel de Falla, Enrique Granados, Johannes Brahms et Fernando J. Obradors, ressemble lui aussi à un tour du monde vocal. C'est pourtant le contraire d'un produit international conçu pour plaire à tous les publics ; Nora Gubisch exaltant avec intelligence, passion et humour, la saveur idiomatique des mélodies arméniennes, siciliennes ou américaines qu'elle y chante. De Black is the Colour à l'Azerbaijan Love Song, la mezzo française au timbre chaud et corsé, qui fut la plus juste et flamboyante Carmen de ces dernières années, n'a pas de mal à faire oublier l'interprète de la création : Cathy Berberian, épouse et muse de Luciano Berio qui choisit et orchestra pour elle, en 1964, ces fameux Folk Songs, dont deux (La Donna ideale et Ballo) ont, de fait, été composés par lui.

Au piano ou à la baguette,