Dans un premier passage aux urnes, à 12 h 15 mardi, les intermittents du festival Rio Loco ont voté la grève. Lors d'un second passage, cinq minutes plus tard, les mêmes 58 votants ont voté… comment ne pas la faire. La «grève totale» a été repoussée à une bonne majorité. «Ce ne sera la grève que pour un concert et un spectacle sur deux», se réjouit cet artiste de cirque. C'est «une grève mesurée», se félicite de son côté Hervé Bordier, directeur du festival. C'est un arrêt de travail où il est admis que tous travailleront tout de même à moitié.
Applaudimètre. Rio Loco, qui rassemble des dizaines de milliers de personnes chaque année sur les bords de la Garonne, échappe à la noyade. Avant que ne s'expriment 58 des 74 intermittents du festival, la Coordination des intermittents et précaires avait tenu une assemblée générale de quelque 200 personnes. Avec des représentants du mouvement de grève engagé au Printemps des comédiens à Montpellier (lire ci-contre). La solidarité paraissait alors devoir l'emporter. «On ne peut pas se contenter de la grève des autres», «le mouvement social a besoin de nous», «le rapport de force est avec nous, le gouvernement est cabossé», lançait un animateur du mouvement. Quasi-unanimité à l'applaudimètre. Il semblait que les intermittents de Rio Loco allaient suivre. Sauf que…
Sauf que les intermittents ne sont pas un corps homogène. Et n’ont guère d’expérience du mouve