Menu
Libération
Electro

A Sónar, Love Cult fait son social club

Article réservé aux abonnés
La 21e édition du festival barcelonais a révélé le duo russe qui dénonce le nationalisme et la politique de Poutine dans un concert hypnotique et troublant.
Anya Kuts et Ivan Afanasyev forment le duo russe Love Cult. (Photo Pierre Mérimée)
publié le 15 juin 2014 à 19h32
(mis à jour le 16 juin 2014 à 11h37)

Un festival de musique n’est pas un lieu étanche au monde qui l’entoure. On a beau venir s’y noyer dans le son, la fête et l’alcool, la politique surgit toujours dès qu’un interstice s’offre à elle. C’est ce qu’ont vécu les spectateurs du Sónar de Barcelone samedi, en tout début d’après-midi, à l’heure où la nuit précédente résonnait encore dans les tympans, en découvrant le duo russe Love Cult.

En trois jours de festival, une nouvelle fois très dense, où l'on a pu découvrir la cumbia rénovée de Dengue Dengue Dengue ou la soul minimaliste de Jessy Lanza (lire aussi nos comptes rendus sur Liberation.fr), la musique de Love Cult, qui mêlait expérimentations sonores et clubbing rentré, fut ce qu'on a entendu de plus troublant à Barcelone, au milieu des 109 000 visiteurs de cette 21e édition du rendez-vous électronique de référence. Ce sont 13 000 de moins qu'en 2013, dans un pays touché par une violente crise économique.

Anya Kuts et Ivan Afanasyev, qui forment Love Cult, n’étaient sûrement pas venus en Catalogne pour le soleil et la mer, mais pour donner à entendre leur monde froid, dur et claustrophobe, qui tente de restituer l’ambiance actuelle dans leur pays plombé par quinze années de pouvoir de Vladimir Poutine.

«Organisme». Dur, mais pas austère : lui, sous sa capuche de teufeur de free party, e