En espagnol, «despacio» veut dire doucement. C'est aussi le mot d'ordre et le nom donné à un projet technologique et musical présenté cette année au Sónar de jour, après deux premiers arrêts à Manchester et à Londres l'an dernier : un ensemble de six montagnes de haut-parleurs spécialement taillé pour immerger les danseurs dans le son, quand les concerts habituels leur projettent la musique trop frontalement.
Le projet Despacio est né d’une discussion entre John Klett, spécialiste des studios et systèmes sonores, James Murphy, meneur de feu LCD Soundsystem, et les frères belges Dewaele, alias 2manydjs - ces derniers se produisant à Barcelone chaque jour pour un set de six heures en trio.
Frustrés par la compression agressive du son dans les clubs et les festivals, ils ont pensé à édifier un système d’amplification puissant mais délicat, massif mais respectueux de la moindre subtilité sonore, capable de rendre les basses d’un morceau de Burial aussi bien que le piano de Philip Glass ou la voix de Willie Nelson. Pour, enfin, pouvoir tout jouer - et en vinyle seulement.
Soleil. Sur le papier, le monstre fait peur : 10 tonnes de matériel, 50 000 watts de son, six ensembles de speakers et caissons de basse, hauts de 3,5 mètres. Le tout conçu par McIntosh, une entreprise américaine spécialisée dans le son de très haute fidélité. Le système est si puissant qu'il est utilisé à 20% de ses capacités et pourrait sérieusement blesser quelqu'un