Samedi à 3h du matin, Neneh Cherry finissait de ranger sa cuisine après une longue soirée en famille. Son clan s'était réuni dans sa maison de Stockholm pour fêter la fin des années lycée de sa fille aînée, qui vient d'avoir 18 ans. Une heure de sommeil et un avion plus tard, elle était sur la scène du festival Sónar de Barcelone, survoltée et enjouée. Heureuse d'être de retour avec Blank Project, son premier album solo depuis Man, en 1996.
«La musique est vraiment une thérapie qui me fait oublier la fatigue, s'emportait-elle, épuisée mais bavarde et disponible, lorsque nous l'avons rencontré rapidement une heure après son concert à Barcelone. Je trouve souvent ça vraiment bizarre de vivre sur cette planète, et ça me fait du bien d'avoir la musique pour m'aider à avancer. Ça me nettoie… D'autres courent pour ça, moi je chante.»
Accompagnée des deux frères britanniques Page, alias RocketNumberNine, avec qui elle a collaboré avant de les inviter sur son nouvel album, on avait du mal à imaginer samedi que Neneh Cherry n'a plus 25 ans mais 50. Sur scène, la furie est inchangée, à courir à travers la scène en baskets orange fluo, sauter dans tous les sens et nous faire l'intégrale «Neneh Cherry» qui s'est inscrite dans l'imaginaire collectif depuis ses premiers succès à la fin des années 80.
Une anti-Madonna
A cette époque-là, quand son premier album Raw Like Sushi est sorti, porté par le tube Buffalo Stance, Neneh Cherry était