Révélé en 1980, à l'âge de 20 ans, avec Ringed By The Flat Horizon, une pièce pour orchestre créée aux Proms de Londres, George Benjamin est une figure de la création contemporaine. Mais depuis Written on Skin, son thriller érotico-gore, dévoilé au festival d'Aix-en-Provence il y a deux ans et qui continue de tourner dans le monde, George Benjamin est l'équivalent d'un Spielberg : le plus bankable des compositeurs d'opéra. Occasion d'une nouvelle rencontre en mai à Lisbonne, où ce pianiste et chef dirigeait Written On Skin en version concert.
Croulez-vous sous les commandes ?
J’ai passé ces derniers mois enfermé dans mon appartement londonien à achever une pièce pour l’orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam promise il y a quinze ans ! Je me lancerai ensuite dans un nouvel opéra, car la passion du lyrique m’habite, depuis l’enfance : à 8 ans, j’avais un livre illustré de mythes et légendes grecques et je composais mentalement des opéras imaginaires. A 14 ans, je connaissais par cœur certains ouvrages de Strauss, Debussy, Wagner, Berg…
Pourquoi avoir alors attendu 2006 et Into The Little Hill pour composer votre premier opéra ?
Parce qu’il faut une sacrée carrure, maîtriser beaucoup de techniques et être capable de les faire évoluer, pour façonner une œuvre de deux heures. Et parce que jusqu’à ma rencontre avec l’écrivain Martin Crimp, librettiste de mes deux opéras, je n’étais pas prêt à collaborer avec quelqu’un.
Comment expliquez-vous le succès de Written on Skin, récemment sorti en DVD ?
Je ne me l’explique pas, car je n’ai pas de recette. Le processus reste confus et mystérieux. J’ai tenté de répondre au livret le plus honnêtement possible, d’utilise