Comment qualifiez-vous votre set de quatre heures à Calvi?
En fait, en trois jours, j’ai fait les trois versions possibles de mon travail de DJ. Vendredi, j’étais au Showcase à Paris pour la sortie de mon album. J’ai joué dans un gros club devant un public très chaud, c’était fantastique. Le lendemain, j’étais aux Eurockéennes devant 10000 personnes avec Brodinski. C’était plus une ambiance festival: on est loin des gens, c’est un peu plus abstrait, on télécommande une ambiance qu’on voit de loin. Et dimanche, c’était le petit club de 100 personnes à Calvi, bourré à craquer, on sent les gens autour de soi, c’est fantastique, ça m’inspire et ça me ressource. Sur des sets très longs comme ça, on passe plein de styles de musique, de toutes les époques, il y a plus de liberté… C’était vraiment un moment fort, avec le public, les organisateurs, on est tous sortis de là bras dessus bras dessous.
C’était le cadre parfait pour jouer «Club», votre nouveau disque?
Oui, j'aurais pu l'appeler Live, parce que certains titres sont tirés de mon live, mais je voulais défendre le fait que la musique électronique est faite par les DJs dans des clubs, dans une atmosphère plus intime. Le live en festival, c'est avant tout une représentation, on vient défendre un album, c'est un héritage du rock en fait. Mais il y a plus de liberté et d'innovation dans un set de DJ, avec cette culture du mélange et du métissage musical.
Vous avez été présent au Festival de Cannes cette année, pour la B.O. de Bande de filles de Céline Sciamma. Si vous deviez comparer les deux festivals…
Ce sont deux festivals à taille humaine: les sites ne sont pas monumentaux, tout se passe sur quelques dizaines de mètres… Je souhaite à Calvi d’avoir le même rayonnement qu'à Cannes pour le cin