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Aux sources des Siestes: chant soufi et polyphonies albanaises (2/4)

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Chaque mercredi de juillet, l’ethnomusicologue Renaud Brizard raconte l'origine des musiques mixées par les invités du Quai-Branly dans le cadre du festival. Aujourd'hui, Bambounou et Heatsick.
Pendant les Siestes électroniques du Quai-Branly, en 2012. (Photo Duerer)
publié le 16 juillet 2014 à 15h35

Nous poursuivons notre découverte des musiques utilisées par les DJ, producteurs et instrumentistes invités par le festival toulousain des Siestes électroniques à fouiller dans le fonds discographique du musée du Quai-Branly, qui documente les musiques populaires et traditionnelles.

A eux d’en tirer une nouvelle musique, d’entrechoquer des instruments qui ne se sont jamais rencontrés ou d’interroger les liens imprévus entre certaines traditions musicales et les rythmiques des machines électroniques.

Dimanche 13 juillet, c’était au tour du Français Bambounou et du Britannique Heatsick de livrer leur vision de cette matière sonore.

Sohrab Fakir, maître soufi chez Bambounou

Hymn to Shah Latif, tiré du disque Pakistan/Sindh: Sindhi Soul Session (World Network, 1999). Choisi par Bambounou.

«Il s’agit d’un chant soufi du Sindh, une région du sud-ouest du Pakistan, qui a de très forts liens culturels avec l’Inde, notamment avec les régions du Rajasthan et du Gujarat. Beaucoup des musiciens du Sindh sont musulmans et pratiquent un islam très empreint de soufisme. Pour eux, la musique a un rôle très important et elle est intégrée à la pratique religieuse. C’est un moyen vers le divin, alors que d’autres formes de l’islam ne savent pas trop quoi faire de la musique, voire la repoussent.

«Cette région est riche en sanctuaires soufis, où sont enterrés des saints-poètes. Ceux-ci sont honorés tous les jeudis, lors de veillées où l’on chante les poèmes du saint en question. Le jeudi soir, parce qu’il