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Libération
Tendance pop

Petit traité d’emmerdropie

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Un brelan de désabusés locaux s’emmerdant à 100 sous de l’heure le chantonnent en chœur. Fabien Martin, Jo Dahan, Mathi et Mathi : revue de détail généalogique de l’étrange tendance «bullshit».
Mathi et Mathi. (Photo DR)
par BAYON
publié le 21 juillet 2014 à 18h06

Apriori fade et fat, Fabien Martin est un bon client. Neurasthéniques, ses titres le désignent : J'aime pas. Il geint un peu, avec tact. Sa marque est une variante détachée du «Tout me fait chier» (Marre de tout) de Judah Warsky récemment relevé ici. «Merde à…» à la Martin décline, tel le précédent mais en demi-teintes chaloupées, sur l'air de la Croisière s'emmerde aux tons d'Everybody Knows («On est tous dans le même bateau/ Mais le bateau prend l'eau/ Et la croisière s'emmerde…»), aussi nonchalant l'un que l'autre mordant, le principe d'emmerdropie moderne : «Merde à la mer et à la montagne…» et ainsi de suite.

Warsky ou Martin de-ci, Mathi & Mathi de-là. C'est de la merde, attaque, pour changer, le dit Mathi & Mathi, sur un rythme techno-pop de drop out terminal : «Mon boulot, c'est d'la merde/ Mes vacances, c'est d'la merde/ Mon salaire, c'est d'la merde…»

Suivant le fil flottant des idées de Fabien Martin, deux albums au compteur, pour y revenir, on s’emm... gentiment avec lui et le clip à la clef, en R4 à plat («Merde au sans-plomb 98…»), comme avec le pote de bahut ou de cage d’escalier, à soupirer des pff et des «Meeeerde (à la gloire et au rock’n’roll)». Ça va mieux en le disant.

Branches. La généalogie du gars, arrangé là bossa-reggae par Mathieu Boogaerts et Aymeric Letoquart (mixeur de Murat), comme celle du confrère outsider Mathi x