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Libération
Lyrique

Gaëlle Arquez, mezzo de caractères

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La jeune Française donne ce vendredi un récital au festival de Beaune où elle a été découverte.
Gaëlle Arquez. (Photo Eric Dahan)
publié le 24 juillet 2014 à 19h06

En 2011, Gaëlle Arquez défraye la chronique du festival de Beaune en interprétant, à quelques jours d'intervalle, Dorabella dans Così fan tutte de Mozart, sous la baguette de Marc Minkowski, et Iphise dans Dardanus de Rameau, sous celle de Raphaël Pichon. La soprano récidive l'année suivante, en s'illustrant dans des opéras de Vivaldi, Rameau et Lully.

Parallèlement, tandis qu'elle s'affirme de plus en plus comme mezzo, les Parisiens la découvrent, à Bastille, en Zerline dans Don Giovanni de Mozart et en Meg dans Falstaff de Verdi. Son port de tête royal trahit les années de danse, et sa diction parfaite confirme son exigence et son souci d'élégance. En juin dernier, à Garnier, elle était sidérante dans le Couronnement de Poppée de Monteverdi : loin d'être corsetée par la direction d'acteurs isolationniste de Bob Wilson, cette bête de style s'emparait du personnage habituellement éthéré et lunaire de Drusilla pour en faire une redoutable stratège.

Baroque. Gaëlle Arquez est née à Saintes, en Charente-Maritime, d'une mère malgache et d'un père français aux racines espagnoles. Mais elle a grandi à Korhogo, en Côte d'Ivoire. Proximité de la nature, simplicité des rapports humains : son enfance est idyllique et l'arrivée en France, à 8 ans, est un choc. C'est pourtant à Khorogo qu'elle a appris le piano, ce qui lui a permis de canaliser son énergie débordante. Elle n'ambitionne pas de briller en sol