Le 1er août 1914, alors que sont placardés partout en France les ordres de mobilisation pour les hommes et les chevaux, la musique cède la place au silence. L'état de siège entre en vigueur immédiatement et, avec lui, l'interdiction des attroupements et des activités nocturnes éclairées. Les concerts sont annulés, les théâtres, l'opéra et les music-halls baissent le rideau. Mais la musique reprendra vite son rythme à l'automne, après une négociation entre les syndicats de techniciens restés à l'arrière et les autorités. Et la guerre sera, là aussi, un accélérateur puissant, faisant entrer la musique française dans la modernité du XXe siècle.
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Avant cela, l'année 1914 fut bercée par des chansons et des musiques qui circulaient jusque dans les villages reculés, grâce aux harmonies du mouvement orphéoniste, aux chanteurs de rue qui se postaient à la sortie des usines ou passaient de village en village, aux partitions en petit format publiées en masse et aux premiers disques en cire.
L'époque est avant tout offerte aux chansonniers, un genre musical à la frontière entre la chanson et le sketch comique, débité avec un accent si possible bien chargé. Les stars de 1914 se nomment alors