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Libération
Reportage

L’underground essaime à Jérusalem

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La deuxième édition du festival Ha’Hazit, qui s’est tenue la semaine dernière, a confirmé la vitalité de la scène rock et electro de la Ville sainte.
Tomer Damsky (à g.), la batteuse du groupe Parv. Charlie Megira et sa bassiste (à dr.), échappés d'un film de David Lynch. (Eric Dahan pour «Libération»)
publié le 18 août 2014 à 18h56

Le soleil vient de se coucher sur les collines de Jérusalem. Roulant en direction du Kikar Tziyon, Naomi Fortis s'exclame : «C'est terrible, la ville est morte. A cette heure-ci, le quartier est généralement bondé.» La directrice de la JSOC, sigle anglophone de la Jerusalem Season of Culture, n'a pas totalement tort, même si la jeunesse bigarrée qui envahit la rue Shushan, prouve que le cessez-le-feu a détendu l'atmosphère. Le festival Ha'Hazit («ligne de front», en hébreu) est la première des manifestations programmées par la JSOC à avoir effectivement lieu, toutes les autres ayant été annulées en raison de l'opération militaire «Bordure protectrice». Selon Naomi Fortis, «il était impossible de demander à la population de participer à des événements culturels, dans les premiers jours de la guerre».

Graffitis. A cela, il faut ajouter l'interdiction des rassemblements en extérieur, en raison des risques de roquettes ou d'attentats, et la prise en considération du fait que certains habitants de la ville sont en deuil, et que l'on ne saurait leur imposer la proximité de manifestations bruyantes. Voilà pourquoi Ha'Hazit a déménagé de la Hansen House à la rue Shushan, dont les immeubles sont en chantier et les murs et clôtures couverts de tags et graffitis. Le club Ha-Mazkeka, en rez-de-chaussée, et un autre improvisé plus loin en sous-sol présentent la crème de l'underground musical de Jérusalem. Certains des artistes progra