Tout ça est finalement très logique: le groupe suédois The Knife a annoncé dans le magazine Dazed and Confused qu'il donnait là son ultime interview et qu'il cessera ses activités à l'issue de sa tournée actuelle – qui doit s'achever le 8 novembre au festival Iceland Airwaves, à Reykjavik. «On n'a aucune obligation de continuer, ça devrait seulement et toujours être pour le fun», résume Karin Dreijer, fondatrice du groupe, qui est très largement un duo, avec son frère Olof en 1999.
Cette tournée 2013-2014 utilise les morceaux du quatrième album de The Knife, Shaking the Habitual (2013), ainsi que des anciens titres sérieusement musclés et réorchestrés comme fond sonore d'un spectacle de danse approximative et d'aérobic pailleté. Derrière cette agitation, la musique n'en est souvent pas, les instruments alambiqués ne sont jamais vraiment joués, les chansons jamais réellement chantées. On assiste dès lors à non-spectacle qui interroge la passivité des spectateurs, trop habitués à assister à des concerts au déroulé écrit d'avance. À l'issue d'un acte comme celui-là, aussi crispant qu'intéressant à vivre, The Knife a achevé de déconstruire son spectacle pop et peut se retirer sans même regarder ceux qui leur vouent un culte enamouré ou une haine revancharde.
Indépendance et pub télé
Le duo formé à Göteborg n’aura fait que tendre vers cette autocombustio