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Baroque

Cavalli remis en selle

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Olivier Lexa publie la première biographie du compositeur vénitien, inventeur de l’opéra-bouffe, dont il a mis en scène «l’Eritrea» cet été à Venise.
Franncesca Aspromonte en Laodicea; derrière, Giulia Semenzato dans le rôle-titre. (Photo Michele Crosera)
publié le 31 août 2014 à 18h06

Début juillet à Venise. Sous les combles de la Fenice, les répétitions de l'Eritrea de Francesco Cavalli viennent de commencer. Ce spectacle, très attendu, est coproduit par le Centre de musique baroque de Venise, présidé par Gilles Etrillard et dirigé par Olivier Lexa, qui fait pour l'occasion ses débuts de metteur en scène. Créé à l'automne 1652, l'Eritrea est le dernier opéra de Cavalli et de son librettiste Giovanni Faustini, et fait partie, avec la Calisto, des chefs-d'œuvre du tandem lyrique le plus fructueux du XVIIe siècle.

L’ouvrage raconte les aventures d’une princesse assyrienne dénommée Eritrea, qui se travestit en homme afin de demander la main de Laodicea, reine de Phénicie. Le but de ce stratagème est non pas de satisfaire une passion lesbienne, mais d’écarter Laodicea d’Eurimedonte, le prince d’Egypte dont Eritrea s’est entichée. En se transformant en prince Periandro, Eritrea séduit sans le vouloir un homosexuel : le prince Teramene. L’affaire se complique encore, lorsque Misena, voulant aider Eritrea à s’évader du palais de Laodicea, lui suggère de se travestir en femme…

Mécène. Cavalli n'aurait été que l'inventeur de l'opéra-bouffe avec l'Eritrea qu'il aurait déjà mérité d'entrer dans l'histoire. En lisant la première biographie historique de Cavalli que vient de publier Olivier Lexa, on découvre qu'il fut rien moins que le compositeur le plus populaire de son temps. «So