Entre rue Dancourt et rue du Chevalier-de-La Barre, en passant par Germain-Pilon et Ravignan, Flip Grater, rockeuse antipodique intime raconte son manifeste titi, Pigalle.
Paris est d’une saleté immonde, mais vous en êtes éprise…
J’adore et je hais Paris. J’ai été saisie d’emblée, puis me suis laissé prendre, par l’étrangeté de la ville. Au bout d’un certain temps à vivre là, la relation se complique, comme dans toute histoire d’amour… J’aime le contraste du glamour et de l’ordure. J’aime que le beau et l’abject se confondent. Les portes cochères ouvrant sur des paysages insoupçonnés. Les arrière-cours dégueulasses et les jardins impeccables, la grossièreté et la correction… Tout cela complexe et imparfait, frustrant, épuisant. Inépuisablement curieux.
The Quit, votre profession de foi ?
Ce qui tend à nourrir le plus spontanément mes chansons, ce sont mes propres histoires, sentiments, impressions. The Quit parle de mon aisance angoissante en Nouvelle-Zélande, d'un désir grandissant de repousser mes limites et d'explorer mon aire de confort en cherchant du nouveau, en devenant quelqu'un d'autre… Nous sommes tous accros à quelque chose : la défonce, l'alcool, mais aussi bien la nourriture, la télé, le confort… et quelle que soit la drogue, il est important de s'en garder. La rupture est primordiale pour progresser en humanité.
Comment vous viennent les chansons ; par exemple Diggin’ for the Devil ?
En Argentine, je me suis trouvée avec des amis dans le nord du pays au temps du carnaval, à visiter des hameaux poussiéreux où ils ont coutume de creuser des trous dans le sol pour que le Diable s’échappe par là. Les gens se dégui