«Jazz is not dead» : c'est la punchline du festival Jazz à la Villette, dont l'édition 2014 vient de s'achever. Clin d'œil à Frank Zappa qui, en 1974, avait eu cette fameuse formule : «Jazz is not dead, it just smells funny» («le jazz n'est pas mort, il a juste une drôle d'odeur»). Le genre musical porté par Duke Ellington, Charlie Parker, John Coltrane et des milliers d'autres improvisateurs est certes encore vivant, mais a-t-il un avenir ? N'est-il pas devenu une musique de répertoire, encline aux commémorations et aux hommages, aux redites et aux citations ? Le festival de la Villette, avec bien d'autres, entend prouver chaque année que non, quoique sa punchline montre qu'il se pose bel et bien la question.
Le jazz n’a pas connu de courant révolutionnaire - comparable au bop ou au free jazz - depuis des années, même s’il y a tout de même eu les aventures notables du jazz-rock, du label ECM et quelques autres. La célébration de son glorieux passé - via des concerts ou des disques qui reprennent parfois note pour note des interprétations antérieures - occupe une place croissante. Jazz à la Villette ne fait d’ailleurs pas exception à la règle, qui a mis cette année l’accent sur le millésime 1959, que certains considèrent comme la grande année du jazz, son apothéose.
En France, le Bureau du jazz, qui irrigue les antennes de Radio France, est menacé de fermeture, après celle du Centre d’information du jazz, structure créée en 1984, qui accueillait et orientait