L’histoire de la musique n’est pas si riche que ça en renaissances grandioses. On pense bien sûr à Johnny Cash, sauvé de sa retraite d’alcoolique anonyme viré christique par quelques disques enregistrés in extremis ; à Portishead, réactivé après onze ans de silence assourdissant avec un album parfait ; au moins connu Bill Fay, revenu affuté en 2012, quarante et un ans après son dernier fait d’armes. C’est ce genre de géniale reprise en main de son histoire personnelle que mène également à bien l’Américain Michael Gira, 60 ans, avec son groupe Swans depuis 2010.
On pensait ces cygnes noirs, qui furent actifs entre 1982 et 1997, éteints à jamais après leur suicide fier et lucide. Mais la vie de Swans méritait visiblement un épilogue, comme l'ont prouvé les trois albums marquants déjà publiés en moins de cinq ans et en particulier le dernier-né sorti en mai, To Be Kind. Un monument post-rock complexe et captivant, qui formera l'armature des trois concerts que donne Swans à partir de ce samedi et dimanche à Paris, puis lundi à La Rochelle.
Jumeau. To Be Kind est le genre de disque qu'on se prend comme un 33 tonnes lancé à toute blinde, un mur électrique d'une densité folle, étendu sur plus de deux heures, qui résonne comme le jumeau lumineux de The Seer, son prédécesseur de 2012. Après une renaissance étonnamment folk et ancrée dans des thématiques religieuses (l'élévation, la revanche…), avec My Father Will Gui