Menu
Libération

Mort du batteur de jazz Jacques Thollot

Article réservé aux abonnés
publié le 2 octobre 2014 à 19h36

«Après lui, il n'y a pas un batteur qui n'aie subi son influence» avait dit Klook (alias Kenny Clarke) de Jacques Thollot, qui avait été son élève. Ce fut l'une des rencontres essentielles, avec celle un peu plus tard du saxophoniste Eric Dolphy, du précoce batteur français qui s'est éteint le 1er octobre, à l'âge de 68 ans. Né le 9 octobre 1946 dans les Hauts-de-Seine, Jacques Thollot n'avait que 13 ans lorsqu'il remplace Kenny Clarke dans le club de Saint-Germain-des-Prés, le Blue Note. Rien de surprenant, quand on sait qu'auparavant il était déjà aux baguettes pour l'enterrement de Sydney Bechet. Il poursuit, adolescent, la fréquentation des clubs pour taper le bœuf avec des pointures tels Bud Powell ou Chet Baker.

A 20 ans, il devient l'un des chefs de file de la vague free french touch, aux côtés de François Tusques, Steve Lacy, mais surtout Barney Wilen et Jean-François Jenny-Clark durant deux ans sur la scène du Requin chagrin, dans le Ve, à Paris. En 1968, il rejoint deux ans le trompettiste américain Don Cherry. Batteur de Michel Portal sur son premier disque paru en 1969 (Our Meaning and Our Feeling), de Steve Lacy ou encore Pharoah Sanders, il signe son premier album solo en 1971, l'inclassable et culte Quand le son devient aigu, jeter la girafe à la mer, pour le label Futura. Après une éclipse, Jean Rochard, fondateur du label Nato, l'invite à compléter le trio pianiste britannique Tony Hymas (A Winter's Tale)