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Salles de concert, l’obsession du capiton

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La sévère législation antibruit complique sérieusement la vie des lieux musicaux.
Pour être tranquilles, des salles rachètent les locaux et les logements autour d'eux. La Cigale, à Pigalle, est ainsi propriétaire d'une vingtaine d'appartements. (Photo AFP)
publié le 3 octobre 2014 à 19h36

Cela fait des années que les salles de concert parisiennes sont obnubilées par le bruit qu’elles génèrent. Depuis 1998 exactement, et la parution du «décret bruit», porté à l’époque par Dominique Voynet, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, qui a obligé les salles accueillant des concerts de musique amplifiée à se lancer dans une complexe quête du silence.

«Ce texte a notamment imposé une limitation du volume sonore à 105 décibels, explique Jean-Sébastien Nicolet, aujourd'hui directeur artistique du Point éphémère, à Paris, qui a également travaillé pour le Café de la danse, la Maroquinerie ou la Flèche d'or. Mais il a aussi pris en compte le bruit qui sort de la salle. On a dû travailler pour le réduire au maximum, et ce n'est pas toujours facile à Paris, avec des salles qui sont installées dans des locaux qui n'ont pas été construits pour accueillir des concerts et sont mitoyens de logements.»

Fumeurs. Les salles ont pour cela dû concevoir une isolation acoustique dite de la «boîte dans la boîte» : un caisson étanche qui empêche le bruit d'atteindre les murs extérieurs. Avec bien souvent des ressorts ou des coussins acoustiques pour renforcer encore la lutte à mort contre les vibrations. «C'est beaucoup d'argent et ça réduit la taille des salles, continue Jean-Sébastien Nicolet, mais ça permet d'absorber à peu près tout le bruit tant que les portes sont fermées.» Sauf que ces