Samedi dernier à Lausanne, le festival 1066 créait l’événement en réunissant, pour la première fois, les musiciens libanais les plus en vue des dernières années : le trompettiste (installé en France) Ibrahim Maalouf, la chanteuse Yasmine Hamdan et le groupe Mashrou’ Leila.
Pour Karim Ghattas, manager de ces derniers, la soirée suisse était historique : «Nous étions émus. Ibrahim est le musicien d'origine libanaise dont on parle le plus au niveau international. Quant à Yasmine, elle est à l'origine, avec le duo electro Soap Kills, de l'émergence d'une scène musicale alternative dans le pays, il y a quinze ans.» Moins connu à l'Ouest, Mashrou' Leila est très médiatisé au Moyen-Orient : aucun groupe de rock chantant en arabe n'atteint son niveau de popularité. En raison du message qu'il transmet, mais surtout grâce à sa musique, lyrique sans grandiloquence, ample et originale, avec des interventions au violon davantage tsiganes qu'orientales.
Printemps. Mashrou' Leila s'est créé en 2008 au sein du département Architecture & Design de l'université américaine de Beyrouth. L'année suivante, le «projet Leila» (autre traduction possible : «le projet d'une nuit») enregistre son premier disque, qui le rend rapidement populaire parmi la jeunesse. «Parce que nous étions les seuls à chanter en arabe et à composer notre répertoire», explique le chanteur Hamed Sinno. Auteur des textes, il aborde la critique sociale et l'a