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Libération
Lyrique

Cecilia Bartoli, envolées impériales

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La chanteuse romaine publie «St Petersburg», un CD offrant onze airs inédits composés par des Italiens pour la cour de Russie et ses impératrices.
Cecilia Bartoli donnera deux récitals en novembre au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris. (Photo Decca)
publié le 12 octobre 2014 à 17h06

La nuit vient de tomber sur le château du Roi-Soleil, le vidant de ses visiteurs. Sous les toiles marouflées signées Charles Le Brun et les lustres de cristal faisant briller de mille feux la galerie des Glaces, Cecilia Bartoli s'avance, vêtue d'une longue traîne blanche que l'on dirait d'hermine. Elle monte sur la scène où ont déjà pris place l'ensemble I Barocchisti et son chef, Diego Fasolis, et chante Vado a morir, l'air de Minerve dans la Forza dell'amore e dell' odio, de Francesco Domenico Araia. Cette lamentation ouvre son nouveau CD, St Petersburg, composé de onze titres gravés en première mondiale. Le public de ce concert privé, qui s'est tenu le 6 octobre, est venu de vingt pays pour saluer la tsarine des mezzos en son palais baroque d'un soir et découvrir le successeur d'Opera Proibita, Sacrificium et Mission.

Psyché. Pendant près d'une heure, la superstar romaine enchaîne des extraits d'opéras signés Domenico Dall'Oglio et Hermann Raupach, entre autres compositeurs italiens invités au début du XVIIIe siècle à enrichir de leur art le patrimoine musical de la cour de Russie. Si le récital offre comme toujours des coloratures endiablées qui sont la marque de cette chanteuse surnaturelle, il fait surtout la part belle aux déplorations mélancoliques, montrant que les invités d'Anna Ivanovna, d'Elisabeth Ire et de Catherine II, dite «la Grande», avaient bie