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Baroque

John Eliot Gardiner repense son Bach

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Le chef et musicologue anglais livre une biographie du compositeur riche en révélations.
John Eliot Gardiner, début octobre à Paris. (Photo AFP)
publié le 13 octobre 2014 à 20h26

Artisan majeur de la révolution musicologique baroque, Sir John Eliot Gardiner revient au premier plan de l'actualité. En cette rentrée, il célèbre les 25 ans de l'Orchestre romantique et révolutionnaire (ORR) mais surtout les 50 ans du Monteverdi Choir qu'il fonda et continue de diriger, à l'instar des English Baroque Soloists : deux ensembles avec lesquels il donna la semaine dernière le Dixit Dominus de Haendel, le Stabat Mater de Scarlatti, et la Cantate BWV 199 de Bach, à la Cité de la musique. Le chef publie aussi trois CD. L'un avec le London Symphony Orchestra consacré à Mendelssohn et Schumann, un deuxième proposant des symphonies de Beethoven gravées avec son ORR, et enfin Vigilate, dévolu à la polyphonie anglaise et enregistré avec le Monteverdi Choir.

«Orphelin». Mais le véritable événement, c'est la publication chez Flammarion de Musique au château du ciel, la traduction française de son opus magnum de 900 pages consacré à la figure et à l'œuvre de Jean-Sébastien Bach, et qui l'a mobilisé pendant douze ans. Il s'y est attelé en 2000, année où il dirigea l'intégralité des cantates de Bach dans 60 églises d'Europe, une expérience qui a bouleversé son rapport au compositeur, auquel il fut initié dès son enfance dans le Dorset. «Un musicien juif allemand fuyant la guerre avait confié à mes parents le seul portrait authentique de Bach peint en 1748, deux ans avant sa mort, et j'ai d