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Koudlam, béton charmé

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Pour l’album «Benidorm Dream», de sortie ce lundi, le Français s’est installé dans la station balnéaire espagnole livrée au tourisme de masse.
Koudlam, jeudi 9 octobre à Paris. (Photo Audoin Desforges)
publié le 13 octobre 2014 à 17h06

Peut-on tirer une quelconque grâce musicale d'un lieu aussi encombrant que Benidorm, cité balnéaire espagnole devenue paradis des vacances charters de l'Europe des trois-huit ? Le troisième album du Français Koudlam se pose cette question, ou plutôt se laisse porter par cette ville-monde sans queue ni tête (lire ci-contre). Avec un tel sujet, le soleil noir de Benidorm Dream évacue d'office la question de la beauté pour lui préférer celle de la justesse. C'est donc un disque très juste, une suite de cartes postales en vase clos envoyées depuis un étage élevé du Gran Hotel Bali qui surplombe la ville.

Lorsque Koudlam, 35 ans aujourd'hui, est apparu dans la scène française à la fin des années 2000, c'était comme un fantôme sortant d'une trappe lors d'un opéra enfumé. Il semblait avoir toujours été là. Physiquement tout d'abord, avec une série de disques autoproduits puis des sorties régulières et fréquemment imposantes chez Pan European Recordings, maison mère d'un nouveau psychédélisme synthétique à la française. On y a peu à peu cerné les interstices qu'occupe Koudlam dans notre paysage sonore : producteur de dance music muté chansonnier anglophone, rejeton nocturne de Christophe et de Bashung perdu dans un club en ruine, héritier littéraire des free parties.

Dandy froissé. Koudlam est tout cela sans l