L'industrie musicale est un business où il faut aller vite. Commencer tôt, rester sous le feu des projecteurs, enchaîner les concerts et les albums. Ne pas trop vieillir, ou alors bien le maquiller. Dans ce drôle de jeu, Baxter Dury va à rebours de ces injonctions. Il s'est mis à la musique sur le tard, la trentaine entamée. Depuis 2002, il a sorti trois disques, disparaissant des radars pendant parfois plus de six ans. Le fils de Ian Dury –auteur dans les années 70 du légendaire slogan «sex and drugs and rock'n'roll»– prend le contre-pied des rockers dont l'Angleterre regorge, qui atteignent le firmament tôt, mais dont chaque nouvelle apparition semble annoncer une fin imminente ou une tentative maladroite de se réinventer. Baxter, lui, s'affirme et affine son style avec les années. Si ses deux premiers disques avaient déjà dessiné les contours d'une pop libre parfois encore un peu timide, en 2011, Happy Soup a marqué sa consécration, confirmée par It's a Pleasure, dont la sortie est prévue le 20 octobre. L'occasion de rencontrer l'Anglais qui défie le cours du temps.
En réalité, Baxter Dury, est habité par la même nonchalance avenante que dans ses clips ou sur scène. à 42 ans, il a de l'allure mais ne s'en préoccupe guère. Chevelure poivre et sel indomptée, tee-shirt sous son costume bleu gris –fabriqué en Corée du Nord, acheté 5 livres par sa copine sur un marché à Londres, confie-t-il avec l'air le plus naturel du monde– et une paire de Converse