Les ouvrages consacrés à Robert Wyatt sont bien trop rares. A peine un petit livre de rencontres signé Jean-François Drean et Philippe Thieyre (2009) et une bio succincte, Faux Mouvements (1998). La somme - pas encore traduite de l’anglais - que vient de publier le Britannique Marcus O’Dair, professeur de musique populaire à l’université du Middlesex à Londres, est donc doublement la bienvenue pour éclairer la carrière faussement paisible d’un musicien qui a vécu trois vies.
Voyage. Une compilation en deux disques, également préparée par O'Dair, viendra mettre ce voyage en sons le 17 novembre chez Domino, non pas sous la forme d'un best-of, mais plutôt d'un fil chronologique, depuis ses premiers morceaux avec Soft Machine et Matching Mole, puis ses compositions en solo et ses collaborations à 360 degrés avec le monde du jazz (Anja Garbarek), du rock (Phil Manzanera), et de la pop (Björk, Hot Chip). Marcus O'Dair relate donc in extenso les vies de Robert Wyatt, 69 ans aujourd'hui, dans une forme qu'on aurait souvent aimé plus distanciée et critique.
On découvre surtout la jeunesse de Robert Ellidge, qui prendra le nom de sa mère pour monter sur scène. Il s’en est peu ouvert, mais son enfance passée dans une maison progressiste et ouverte aux musiciens de passage, dont l’Australien Daevid Allen, personnage central du rock expérimental des années 70, explique beaucoup de sa liberté d