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Classique

Thibault Cauvin, guitariste affûté

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Le petit prince de la six-cordes publie «Albéniz», enregistré dans un chai du Bordelais.
Thibault Cauvin est un peu le «Federer» de la guitare. (Photo Eric Dahan)
publié le 9 novembre 2014 à 18h26

Les vignes en coteaux du Château Lafite Rothschild s’étendent à perte de vue. A l’intérieur du chai dessiné par Ricardo Bofill, Thibault Cauvin enregistre son nouvel album. Le précédent, constitué de transcriptions de sonates pour clavecin de Scarlatti, avait été enregistré en studio et sonnait sec et mat, afin de mettre en relief la rhétorique baroque.

Pour Albéniz (1), voyage dans l'univers du compositeur espagnol (1860-1909), qui écrivit pour le piano mais a connu la célébrité grâce aux innombrables transcriptions pour guitare de ses œuvres, Thibault Cauvin souhaitait une acoustique plus chaleureuse qui exalte la riche palette de nuances et couleurs. Pendant trois jours, il grave ses propres transcriptions de Asturias, Mallorca, Cataluña, Sevilla, Granada, Castilla, Cuba, Aragon, Cádiz et Córdoba, seul au milieu des fûts. Dans une pièce attenante, où l'ingénieur du son a installé console et enceintes, son père, Philippe Cauvin, écoute attentivement. C'est ce dernier, guitariste de rock dans les années 70 avant de bifurquer vers le jazz, qui a initié Thibault à l'instrument. «Toute la famille était dans la musique, hormis ma mère, prof de lettres, qui heureusement tenait la barre.» Son deuxième professeur fut Olivier Chassain, qui enseignait aux conservatoires de Bordeaux et de Paris.

Adolescent sportif, Thibault se partage entre le surf à Lacanau et les concours internationaux. Il en remporte treize, un record historique. «Je suis devenu le Fe