Quand il publie en 1986, pour la première fois hors d'Ethiopie, un disque de Mahmoud Ahmed, le producteur Francis Falceto n'imagine pas qu'il met en route une véritable révolution. A ce vinyle fondateur, Ere Mela Mela, succédera la collection des «Ethiopiques», qui dépasse aujourd'hui les 30 volumes.
Akalé Wubé est l'un des groupes français à jouer cet étrange «éthio-jazz», la musique de danse des années 60 et 70 au royaume d'Haïle Sélassié. «Avant nous, explique Etienne de la Sayette, saxophoniste et fondateur du groupe en 2008, il y avait eu le Tigre des platanes et le projet Jump to Addis avec le guitariste lyonnais Damien Cluzel. Arat Kilo a démarré en même temps que nous.»
Globe-trotter musical originaire de Caen, Etienne de la Sayette s'est d'abord passionné pour la flûte irlandaise, puis pour les fanfares roms de Macédoine avant de créer un groupe inclassable, Frix, qu'il définit comme «un laboratoire : nous avons expérimenté le travail avec les samples, l'esthétique du collage, les références au cinéma de série Z… L'intention était de produire une musique accessible, pas trop cérébrale». Trois disques jalonnent le parcours de Frix, le dernier, The Show Was No Good, en 2010, étant même plébiscité par la presse. Pourtant, Frix a peu tourné. «Le concept était difficile à résumer, déplore le saxo, les programmateurs ne s'y retrouvaient pas.»
«Pièges». Si la formation n'a jam