Dans une interview postée le 11 novembre (une date fort mal choisie) sur le site Purecharts, Zaz, dont le disque Paris vient de paraître, affirme: «A Paris, sous l'occupation, il y avait une forme de légèreté. On chantait la liberté alors qu'on ne l'était pas totalement.» Au-delà de la litote déplacée du «pas totalement», le propos est révoltant. S'il y avait de la légèreté dans la capitale occupée par l'armée allemande, ce n'était certainement pas du côté des porteurs de l'étoile jaune. Légèreté n'est pas non plus le terme qui convient pour définir le climat de délation et de suspicion qui régnait alors. Dans un contexte de pénurie alimentaire et énergétique, de rationnement et de couvre-feu, seule une partie infime des Parisiens menait une vie «légère» et insouciante.
La légèreté était sans doute le lot des dignitaires nazis, pour qui Paris était la ville des cabarets, des restos chics et des petites femmes. C'est justement cette image de cité des plaisirs que les résistants ont voulu combattre. Dans le documentaire Des Terroristes à la retraite, dont nous recommandons la vision à Zaz, Boris Holban, le chef des FTP-MOI (la branche des partisans communistes armés qui regroupait les étrangers), témoigne: «Le but militaire de nos actions était de rendre la vie impossible à l'armée allemande, d'empêcher que Paris devienne pour elle une ville de l