Eden est en bonne partie son histoire, celle d'un ado parisien à l'orée des années 90 versant rave, qui s'amourache de la house garage, une musique incroyablement romantique venue des Etats-Unis qui explosera en vol avec lui. Entre ces deux extrémités et le désenchantement raconté par le film, Sven Løve a construit avec sa sœur, la réalisatrice Mia Hansen-Løve, un portrait sonore orienté de cette époque où émergea aussi une génération diffuse de musiciens français plus tard rassemblés sous l'appellation French Touch.
Sven Løve en faisait partie de l'intérieur mais à distance, en organisant les soirées Cheers avec Greg Gauthier pour diffuser avant tout son amour pour le garage. Quitte à s'y brûler. Aujourd'hui la musique reste, et chaque morceau de la riche bande originale d'Eden (deux CD ou 41 titres en version numérique) a été patiemment pesé et choisi. Sven Løve est revenu pour Libération sur les petites et grandes histoires de certaines de ces chansons si fortement attachées à ses années 90.
Jaydee, «Plastic Dreams» (1992)
«C'est un morceau qu'on a commencé à entendre en rave [les soirées house et techno improvisées au début des années 90, ndlr], avant de l'entendre en club puis partout pendant des années. Un vrai classique de house instrumentale tendance garage, avec un rythme irrésistible. Le garage appartient à une époque et se concentre sur trois ou quatre années pour moi, au début des années 90. Après, tout avait été dit.
«Ce titre de Jaydee a un cô