L'idée de melting-pot sonore est rarement justifiée, mais le premier album de Taylor McFerrin, Early Riser, renouvelle habilement la prouesse de mêler soul, beatmaking, jazz, électronique et R'n'B avec harmonie.
L'Américain, fils du chanteur star Bobby McFerrin, qui s'est produit à Paris fin octobre, fait de la musique depuis 15 ans mais n'a émergé qu'en 2010, grâce à un EP de trois morceaux distribué gratuitement sur Internet et intitulé Place in my Heart. Remarqué par la critique mais aussi par le producteur Flying Lotus, il a fini par signer sur le label de ce dernier, le très influent Brainfeeder. Il lui a fallu ensuite trois ans pour donner vie à son premier album qui joue avec les codes de la musique électronique et du hip-hop.
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Rigueur intraitable
Postpartum débute le disque dans un esprit de musique soul puis s'engouffre rapidement dans une rythmique empreinte de jazz: des percussions où les notes semblent se poursuivre pour finir en une salve psychédélique. Des sons derrière lesquels McFerrin étouffe aussi sa voix, mal assumée, ne répétant qu'une unique phrase comme un gimmick qui rythme et humanise la chanson très sèche. Early Riser est, de la même façon, un disque qui se passe d'artifices, le son y est plat et sonne comme si tout avait entièrement composé par une machine. Pourtant, McFerrin dit vouloir «essayer de rester dans cette lignée de musiciens qui jouaient dans des groupes live»