Au début des années 80, la culture hip-hop se lance à l’assaut du monde. Venus des Etats-Unis, breakdance et graffitis explosent. En France plus qu’ailleurs, cette rébellion aussi rythmée que colorée trouve preneur. Les petits frangins de la génération funk et Tacchini, qui peuplent les banlieues, s’approprient une façon de danser et de redécorer le paysage alentour. Mettent des mots sur leur colère, définissent leur nouveau mode de vie, furieusement urbain. Beaucoup pensent que c’est un phénomène passager, une hype éphémère. Plouf. Comme pour tous les courants underground majeurs, le hip-hop prospère d’abord dans les marges. D’innombrables murs du pays peuvent en attester.
La culture hip-hop fait une nouvelle démonstration ce samedi à Paris. Pour la deuxième fois de son histoire, la breakdance s’installe à la Grande Halle de la Villette pour la finale internationale du Red Bull BC One, la Coupe du monde des B-boys, comme s’appellent eux-mêmes les danseurs de break. Les 2 500 places se sont envolées en moins de deux heures. Les seize meilleurs danseurs du globe vont s’affronter en trois rounds sur le principe de l’élimination directe et sous le regard de cinq juges qui devront départager le(s) héros de la soirée selon des critères précis : musicalité, maîtrise des fondamentaux, créativité, interprétation, niveau technique et complexité des mouvements. Un genre de jeu vidéo en live qui illumine le regard et fait gémir le public : ça donne un DJ derrière ses platines qui balanc