Le proverbe chinois dit : «Un moment d'impatience procure souvent un regret qui dure toute la vie.» Il aura fallu attendre sept longues années en position du petit chat avant de voir le sixième album du Wu-Tang Clan enfin là. Ces derniers mois, le collectif de hip hop nourri aux films de kung-fu avait égréné sur le net cinq titres inégaux annonciateurs de ce disque né au forceps.
A Better Tomorrow, malgré son titre «pensée positive» (référence au film Le Syndicat du crime de John Woo soit), fut «le plus difficile à faire» admet RZA dans les pages de Rolling Stones. Lui en est le grand maître d'oeuvre, écrivant, composant et produisant une majorité des 15 titres. «J'assume l'entière responsabilité de 80 % de ce dossier, bon ou mauvais. Si les gens disent que 20% de ce disque est bon, et que les 80 % restant sont mauvais, c'est à cause de moi», a-t-il affirmé, toujours dans Rolling Stones. Au jeu du camembert, on peut lui céder une large part de satisfaction même si le souvenir de 36 Chambers et Wu-Tang forever, les deux premiers albums du Clan, ne souffre pas la comparaison.
RZA, à qui l'on doit la survie du groupe de vingt et un ans d'âge a fait face à la fronde de l'un des meilleurs des siens : Raekwon, qui ne voulait pas le voir s'imposer en patron. La forte tête a finalement plié devant l'acharnement de son