Avouons-le, on a eu envie de ce portrait en octobre 2013 déjà, lorsque Erwan Castex, alias Rone, a rempli son premier Olympia et achevé de prendre sa place dans le paysage français avec sa musique électronique plus accueillante et mélodique que celle de David Guetta et Laurent Garnier. Depuis, Rone a vendu 20 000 exemplaires de son deuxième album, Tohu Bohu, un score énorme à l'heure actuelle. Il se retrouve en tête d'affiche des Transmusicales de Rennes ce vendredi soir. Pas mal, pour un petit gars qui se dit «timide maladif» et «rêveur» compulsif, qui aime le rap et Miles Davis, la techno exigeante d'Apparat comme les volutes d'Etienne Daho, lequel vient de participer à son dernier disque. Va donc pour le portrait du Rone 2014, en trois lieux clés.
Porte de Saint-Cloud, Paris. C'est là qu'a grandi Erwan Castex, gringalet aux dents du bonheur et cheveux en bataille, qui porte des petites lunettes rondes sur un visage qui n'affiche pas ses 34 printemps. Il y a ajouté une petite moustache, mais l'allure éternellement adolescente qu'il trimbalait dans les rues de ce quartier facilement désertique du sud-ouest parisien n'a pas disparu. «C'est un coin étrange, un peu comme la Suisse, dit-il aujourd'hui. D'un côté c'était Boulogne et ses groupes de rap, de l'autre les soirées chez des filles super bourges de Passy ou la Muette. Je me promenais entre les deux.» Comme il se promenait entre les «deux ambia